Le curieux destin des bateaux de chercheurs d’or
La lente découverte du paradis californien
Au XVIe siècle, la guerre commerciale maritime entre les Espagnols et les Anglais fait rage, la découverte des Amériques par Colomb à la fin du XVe siècle ayant aiguisé les gourmandises. En 1565, le jeune Francis Drake fait ses classes aux côtés du pirate anglais John Hawkins et prend peu à peu son envol. Lorsque les Espagnols attaquent la flotte anglaise aux abords du port de Veracruz (Mexique), Drake perd une grande partie de ses biens et se jure de consacrer toute son énergie à combattre l’austère monarque espagnol Philippe II sur ses terres coloniales américaines. Méthodiquement, et grâce aux deniers accordés par Élisabeth Ire, le corsaire grignote des territoires espagnols le long de la côte pacifique jusqu’en Californie, dont il perçoit l’atmosphère paradisiaque en 1579. Curieusement, ce n’est que bien plus tard que cette région va attirer les pires des convoitises…
Quand la curiosité paie…
Le temps passe… En 1769, l’explorateur espagnol Gaspar de Portola découvre, lors d’une excursion terrestre au nord de la Californie, un panorama époustouflant. Sous un soleil radieux s’étend une baie spectaculaire reliée à l’océan Pacifique par un étroit passage: la future Golden Gate, porte d’entrée mythique de San Francisco aujourd’hui. Peu de présence humaine à l’époque, les conquistadores d’antan n’ayant pas vraiment fait l’effort de percer le voile de brume fermant presque quotidiennement cette mystérieuse baie. En 1834, la construction d’un village s’y amorce. On le baptise du nom bucolique Yerba Buena (« la Bonne Herbe »). En 1846, les États-Unis s’approprient le lieu après avoir vainement tenté de l’acheter au Mexique. Yerba Buena change d’identité et devient San Francisco. La grande aventure de son port peut commencer.
Le curieux destin des bateaux des pionniers
24 janvier 1848. Une morne journée commence à Sacramento, à quelques encablures de San Francisco. Un certain James Wilson Marshall, charpentier de profession, découvre une pépite d’or dans l’American River… et déclenche malgré lui une véritable furie. L’or ne se mange pas mais la ruée est immédiate. Des milliers de pionniers débarquent de toutes parts, abandonnant leurs navires dans le port pour se précipiter vers les montagnes. La baie devient peu à peu surréaliste. Au fil des arrivées, on rallonge les quais qui deviennent de véritables rues. Les aventuriers les plus rusés comblent les espaces autour des bateaux ancrés en eau peu profonde et les transforment en…hôtels, saloons, entrepôts ou magasins! Méthode efficace pour devenir propriétaire sans acheter de terrain. Sachez qu’aujourd’hui, il n’est pas rare de tomber sur les vertiges de ces vieux clippers lorsque des chantiers de construction s’ouvrent à San Francisco!
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