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Traverser l'Atlantique : quand Christophe Colomb prit le problème à bras le corps

 

Qu’y a-t-il au bout de l’horizon océanique ?

Lorsque vous embarquez à bord d’un voilier sur la côte Atlantique, amis de Filovent, pensez à rendre hommage à ceux qui avant vous ont osé défier l’horizon. Car l’aventure ne fut pas simple. Depuis que l’avion existe et qu’il permet à haute altitude de voir la courbe de l’horizon, la rotondité de la Terre est une évidence. Or, il aura fallu des siècles pour arriver à la conclusion que non, notre terre n’est pas plate, grâce entre autres à Aristote. Un de ses arguments résultait des observations d’éclipses de Lune, moment où la Lune se trouve peu à peu dans l’ombre de la Terre. Les Grecs anciens constatèrent que le bord de l’ombre de la Terre sur la Lune était sphérique. Malin.

 

La Terre est donc bien ronde, ce qui signifiait pour les marins européens des temps qui suivirent, que le bout de l’Atlantique n’était pas une bordure de plateau ouvrant sur le néant. Cela voulait-il dire pour autant que l’aventure océanique était sans danger ? Non. Personne ne savait ce qu’il y avait au-delà de l’horizon. Tout le monde redoutait cette vaste étendue d’eau et n’osait s’y aventurer trop loin. Jusqu’au jour où Christophe Colomb décida de prendre le problème à bras le corps.

 

cristophe colomb
Portrait de Christophe Colomb

 

Un Génois pugnace

À la fin du XVe siècle, époque de Colomb, certains esprits obscurs croient encore que la Terre est plate, mais pas dans le cercle du Génois. Ce qui ne l’empêche peut-être pas d’imaginer, les nuits d’insomnie, un « au-delà de l’horizon » digne de l’Apocalypse. L’Histoire ne le dit pas. Par contre, l’Italien est excellent marin, il connaît les vents comme personne et sa conviction est nette : on peut atteindre l’île de Cipangu (le Japon) et les richesses des Indes par l’Ouest. Ce dont il ne se doute pas c’est qu’entre le Japon et lui se dresse non pas un monstre marin mais un continent tout entier.

 

Face à la détermination de Colomb, les dubitatifs frissonnent tandis que l’aventurier manifeste une pugnacité remarquable pour obtenir des financements. Il sollicite en 1484 le roi du Portugal, puis, pendant les huit ans qui suivent, la plupart des cours européennes. Jusqu’à ce que la reine d’Espagne, Isabelle la Catholique, accepte le projet. Nous sommes alors en 1492. Pourquoi croit-elle plus que d’autres en cette aventure ? D’abord parce que le commerce en Méditerranée est compliqué par la main mise des musulmans ottomans sur les marchés depuis 1453. Ensuite parce que les Rois Catholiques ont ordonné l’expulsion des juifs et musulmans d’Espagne, fragilisant ainsi l’économie du pays. Ils n’ont donc rien à perdre. Selon les calculs du trésorier de la cour, les caravelles coûteront à peine le prix d’une semaine de festivités. Une broutille. Si Christophe Colomb arrive réellement aux Indes, la fortune est assurée.

 

Isabelle la catholique
Isabelle la catholique © C. Rozay

 

Une découverte aux conséquences incalculables

C’est dans ce contexte particulier que Christophe Colomb part le 3 août 1492, parvient aux Antilles le 12 octobre. Puis en 1493, les îles de la Dominique, de la Guadeloupe et de Porto Rico. Et enfin le 5 août 1498, le continent américain.

 

Pour Colomb, ce sont les Indes. L’aventurier meurt en 1506 sans avoir idée de l’incroyable suite de son aventure. L’Histoire de l’humanité est pleine de paradoxes : tout comme le Christ meurt sans conscience d’avoir fondé une nouvelle religion, Colomb disparaît sans se savoir découvreur d’un monde nouveau. Ce n’est qu’au fil des ans que les Européens auront une toute nouvelle vision géographique, grâce à l’Espagnol Vasco Nuñez de Balboa, contemporain de Colomb qui prendra le relais de cette aventure Atlantique. Par la région de Darién, entre Panama et Colombie, Balboa arrive le 25 septembre 1513… devant une nouvelle mer ! On l’appellera plus tard « Pacifique », nom étonnant pour cet océan au caractère puissant. Malgré cette découverte, on se croit toujours en Asie…

 

« Notre monde vient d'en trouver un autre » écrit Montaigne à la fin du XVIe. Et quel monde ! Des richesses incalculables, partout, en premier lieu des terres exploitables et de l’or à profusion. Sans parler d’une population indigène qui, si elle échappe aux massacres des conquistadores espagnols, représente une manne à exploiter et convertir. Suite de l’histoire ? Pendant ces années de découvertes du « bout » de l’Atlantique, en Europe, l’imprimerie bat son plein depuis la mort de Gutenberg en 1468. Elle offre aux marins de nouvelles cartes océaniques, ancêtres de celles dont vous usez aujourd’hui, aventuriers modernes des océans. Toujours pas de monstre marin à l’horizon.

 

 

Découverte de l'Amérique
Découverte de l'Amérique (gravure, 1893)

 

Article rédigé par Véronique Michel
Redactrice-Veronique-Michel

Diplômée de l’Ecole du Louvre et titulaire de l'agrément de conférencier du Ministère du Tourisme et de la Culture, elle a travaillé pendant dix ans pour la galerie parisienne Marwan Hoss. Installée en Espagne depuis 1997, elle est chargée de conférences en Histoire des arts, cultures et religions du monde à l’Institut Français de Barcelone.

 

 
 
 


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