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Bernard Moitessier et l'Everest des mers

 

Vendée Globe en Solitaire, la course de tous les défis

 

Le 8 novembre 2020 s’est élancé des Sables d'Olonne la course mythique du Vendée Globe en Solitaire, sans escale et sans assistance, 31 ans après la première édition qui en fit trembler plus d’un. Les 40 075 km à parcourir représentent pour le skipper une épreuve unique, une lutte permanente contre les caractères les plus aigus de la nature. L’itinéraire donne le tournis à celui qui n’a pas l’aventure chevillée au corps : des Sables, direction le sud, vers l’équateur. En chemin, le marin « négocie » avec les alizés, vents intertropicaux poussant vers l’ouest celui qui les croise... Si ces vents ont fait la fortune des marchands en leur servant de tremplin pour filer vers les Amériques, ils éreintent le navigateur voué à descendre l’Atlantique. Après l’humeur imprévisible du Pot au Noir, la chute en enfer dans les 40e rugissants, vents en furie dignes d’une colère divine. Ces souffles titanesques dépassent l’entendement, aucune terre ne se dressant devant eux. Cap de Bonne-Espérance, Cap Leeuwin, Cap Horn défilent... si tout va bien. Les 50e hurlants enrobent le Horn : "sous 40 degrés, il n'y a plus de loi, mais sous 50 degrés, il n'y a plus Dieu" dit l’adage... Vient ensuite l’âpre remontée de l’Atlantique pour rejoindre (enfin) les Sables.

 

parcours du venée globe
Le parcours du Vendée Globe

 

Joshua Slocum, le fantôme des grands marins

 

L’origine de cette épopée date de 1968 lorsque le Sunday Times annonce la création de la course Golden Globe, tour du monde en solitaire et sans escale via les Grands Caps. Le règlement a l’allure de l’époque, doté d’un brin de liberté donc : pas de date de départ mais un créneau, entre le 1er juin et le 31 octobre. Pas non plus de point de départ imposé, si ce n’est que le port doit être anglais. Le prix ? Un globe en or et 50 000 £, remis au concurrent le plus rapide. Entre en scène un personnage hors normes, Bernard Moitessier qui, deux ans plus tôt, avait accompli la plus longue traversée sans escale par un yacht, soit 14 216 milles, en 126 jours. Il fallait un skipper de grande envergure pour ce ketch baptisé Joshua, en hommage à Joshua Slocum, loup de mer héroïque du siècle précédent ayant osé une circumnavigation en solitaire sur un voilier des plus humbles. Ce vieux marin reste aujourd’hui le référent de nombreux skippers se reconnaissant derrière cette réflexion : « Personne ne peut savoir quel plaisir on éprouve à naviguer seul en toute liberté sur les océans immenses, à moins d'en avoir l'expérience. ». Moitessier aurait pu être son fils... Ainsi commence son aventure du Golden Globe 1968.

 

bernard moitessier joshua
Bernard Moitessier en mer

 

Moitessier, marin herculéen

 

Depuis son enfance, cet homme est mû par des instincts primordiaux face à la mer. Le cartésien perd son latin devant des individus de cet ordre, habités par une quête d’absolu déconcertante. Moitessier se lancera dans la course folle du Golden Globe le 22 août 1968, un jeudi de brouillard. « Tant pis pour le brouillard, écrira-t-il dans La Longue Route, récit sublime de son tour du monde publié en 1971, « demain est un vendredi, les marins n'aiment pas partir un vendredi, même quand ils ne sont pas superstitieux ». Le ton est donné. Joshua et son chef d’orchestre descendent l’Atlantique, rejoints à l’Alizé par les poissons volants qui « planent par grandes bandes sur l'avant du bateau ». On pourrait croire au mirage d’un voilier tiré par les poissons, tel le char de Neptune. Le Pot au Noir et trois caps plus loin, la victoire est à portée de mât... Et pourtant... « attablé » pour la seconde fois à Bonne Espérance, face à la Table Mountain mythique déroulant une nappe de nuages au-dessus de Cap Town, Moitessier renonce à la victoire et écrit au Sunday Times : « Le Horn a été arrondi le 5 février et nous sommes le 18 mars (1969). Je continue sans escale vers les îles du Pacifique parce que je suis heureux en mer, et peut-être aussi pour sauver mon âme ». La suite ? Moitessier vous la raconte dans La Longue Route. Lisez ce livre, il vous fera du bien, soyez-en certains...

 

Article rédigé par Véronique Michel
Redactrice-Veronique-Michel

Diplômée de l’Ecole du Louvre et titulaire de l'agrément de conférencier du Ministère du Tourisme et de la Culture, elle a travaillé pendant dix ans pour la galerie parisienne Marwan Hoss. Installée en Espagne depuis 1997, elle est chargée de conférences en Histoire des arts, cultures et religions du monde à l’Institut Français de Barcelone.

 
 


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