Obtenez un devis gratuit
  • Voiliers et Yachts
    avec ou sans équipage
  • Croisières à la cabine
    mers et fleuves
  • Péniches
    rivières et canaux
  • Bateaux
    à la journée

Veuillez indiquer une destination pour lancer la recherche.

Comment réagir en cas d'homme à la mer ?

agathe lamigeonlinkedin agathe lamigeon

Responsable de la rédaction du magazine Filovent. "Amoureuse de ma Côte Basque, j'ai rejoint Filovent en 2022 pour allier ma passion pour les voyages avec mon amour pour l'écriture."


Temps de lecture : 5 minutes

“Un homme à la mer !” Nul doute que vous avez déjà entendu cette phrase auparavant.

Nous savons tous pertinemment ce qu’elle signifie, elle n’est pas équivoque : un individu est tombé du bateau en pleine navigation. Mais ce que nous ne savons pas forcément, c’est comment réagir. En effet, plus le temps passe et plus les chances de survie de la victime sont amoindries.

En cas de situation d’urgence, la panique additionnée au manque de préparation et à la méconnaissance du matériel, provoque une perte de temps conséquente, temps que la victime n’a pas. L’affolement à bord peut parfois entraîner un suraccident, il est donc important de bien connaître ses équipements et de bien savoir comment réagir. Dans cet article, je vais vous révéler les comportements à adopter en cas d’homme à la mer.

Sommaire

  1. L’importance de l’équipement du bateau et de l’équipage
  2. Éviter l’accident
  3. La démarche à suivre en cas d’homme à la mer
  4. Les manœuvres à réaliser
  5. Le comportement de la victime


1. L’importance de l’équipement du bateau et de l’équipage

Partir en croisière ne signifie pas partir en vacances l’air insouciant. Un accident est vite arrivé, et tout skipper doit être conscient du risque d’homme à la mer avant de prendre le large.

Au moment des vérifications du bateau, à l’arrivée à la base, il est essentiel que le loueur vous fasse un brief sur les différents équipements à bord, sur leur utilité, leur fonctionnement ainsi que leur emplacement sur le bateau. S’il ne pense pas à le faire, demandez-lui !

L’équipement du bateau

Chaque bateau est obligatoirement équipé de trois différents types de matériel en cas d’homme à la mer.

  • Le matériel de récupération correspond à un abri auquel la victime peut se raccrocher en attendant que l’on vienne la sauver, afin de ne pas se noyer. Il peut s’agir d’une bouée ou d’un radeau de sauvetage.
  • Le matériel de liaison permet de faire le lien entre la victime et l’équipage. La plupart du temps, il consiste en une ligne de jet accroché à une bouée. “Cet équipement ne fonctionne que si la victime est consciente”, m’explique un membre de l'Institut Maritime de Prévention.
  • Le matériel de repêchage, ou de remontée à bord, permet de faire remonter la victime inconsciente à bord. Il en existe des rigides et des semi-rigides, comme des harnais ou des cages.

bouée et cordage de sauvetage

Le cordage et la bouée de sauvetage peuvent sauver une vie ! (photo Adobe Stock) 

 

Des études cherchent à améliorer en permanence les secours à un homme à la mer et des drones sont prévus pour assister la victime dans le futur. Ils lui apporteront du matériel et permettront de ne pas la perdre de vue.

Si vous êtes propriétaire d’un bateau, faites régulièrement contrôler votre matériel par une personne compétente.

L’équipement des marins

Lorsque l’on part en mer, il faut être conscient que le risque de passer par-dessus bord est présent et il y a donc quelques équipements que tout marin doit avoir en permanence sur lui :

  • Le gilet de sauvetage est un indispensable. Il doit être de couleur vive, une que l’on ne rencontre pas dans la nature, afin que la victime soit facilement repérable. L’idéal est qu’il ait des dispositifs réfléchissants pour la nuit. Il doit également bien être adapté à la morphologie de la personne et gonflé. Les nouveaux modèles, gonflables automatiquement, sont confortables et peuvent se porter facilement toute la journée. “Un bon gilet de sauvetage doit faire remonter, aussi vite que possible, à la surface un homme à la mer épuisé ou sans connaissance”, m’apprend un membre de l’Institut Maritime de Prévention.
  • Le sifflet est un bon moyen pour la victime de signaler sa présence. Mais en cas de mer agitée, il est difficile d’entendre quoi que ce soit. C’est pour cela qu’une flash light ou un miroir de détresse sont de bonnes alternatives. “Il existe aussi des dispositifs de repérage pour aider à bien visualiser l’homme à la mer. Il y a, par exemple, la fluorescéine ou le bâton luminescent”, m’explique un membre de l’Institut Maritime de Prévention.
  • La radio VHF étanche permet à la fois au bateau d’en savoir plus sur l’état de la victime ainsi que sur sa position et permet également à l’équipage de la rassurer.

Vous pouvez choisir des gilets de sauvetage qui se gonflent automatiquement ! (vidéo YouTube)

2. Éviter l’accident

L’idéal est de ne pas avoir d’homme à la mer du tout ! Et si l’on respecte les quelques règles que je vais énumérer ci-après, le risque de voir vos vacances gâchées par cet évènement se verra bien amoindri.

  • Accrochez-vous bien à la ligne de vie avec un harnais, ou à d’autres points fixes lorsque vous vous déplacez sur votre bateau.
  • En cas de mauvais temps, ou même la nuit, restez au maximum à l’abri à l’intérieur de votre cabine.
  • Rangez bien votre matériel, comme le cordage, pour éviter qu’un membre de l’équipage ne se prenne les pieds dedans et bascule du pont.
  • Si vous êtes victime de mal de mer, attachez-vous à un endroit fixe avant de vous pencher par-dessus bord. Pensez aussi à attacher vos membres d’équipage s’ils sont malades.
  • Si vous tenez absolument à uriner depuis votre pont, faites-le, mais à genoux !
  • Et si vous devez manœuvrer, il faut vêtir un gilet de sauvetage et s'attacher à la ligne de vie.

pont du bateau avec cordages

Ne laissez pas les cordages traîner sur le pont de votre bateau (photo Adobe Stock) 

 

3. La démarche à suivre en cas d’homme à la mer

Un bon équipement ne suffit pas à sauver la vie d’un homme à la mer. Sa survie repose grandement sur la bonne coordination et la réactivité de l’équipage, il est donc nécessaire de bien s’entraîner. Les retours sur expérience des entraînements permettent la formulation d'axes d’amélioration en termes d’organisation ou d’achats de matériel.

Un membre de l’Institut Maritime de Prévention insiste bien sur la notion de coordination : “Le succès de la récupération d’un homme à la mer dépend de la bonne exécution d’un ensemble d’actions coordonnées entre tous les marins.”

Je tiens à vous préciser qu’il n’existe pas de méthode magique qui marche à 100% à laquelle se tenir. Chaque skipper en a une qui lui est propre et ce sera à lui de vous la présenter avant le départ. Elle peut être amenée à être modifiée en fonction des circonstances de l’accident, du type de bateau ainsi que de l’expérience des personnes à bord. Ce sera à lui de mener la danse et de vous guider en distribuant les tâches à accomplir. "La méthode de récupération est très personnelle à chaque skipper", m'explique Nicolas, moniteur de voile aux Glénans. "Une personne cri "homme à la mer" et le pointe, une autre lui jette une bouée et d'autres objets flottants et une personne gère les voiles." 

En tant que skipper, vous avez trois devoirs en prévention d’un homme à la mer :

  • Veillez à éviter la panique générale en rassurant votre équipage.
  • Énoncez-leur bien la procédure à suivre ainsi que leur tâche individuelle.
  • Bien entraîner son équipage, et cela, de manière régulière !

Je vous ai rédigé une liste non exhaustive des étapes à suivre en cas d’homme à la mer :

  • Étape 1 : Avertir tout l’équipage → “Un homme à la mer ”
  • Étape 2 : Toujours garder la victime en vue → un équipier la pointe du doigt
  • Étape 3 : Jeter des objets flottants → la victime pourra s’y raccrocher et elle sera plus visible
  • Étape 4 : Localiser l’accident → appuyer sur MOB sur le GPS
  • Étape 5 : Alerter les secours → VHF canal 16 : ”Mayday !”
  • Étape 6 : Manoeuvre à réaliser pour récupérer la victime

Je vais maintenant vous détailler ces étapes :

Étape 1

Lorsque la victime est tombée à l’eau, il faut immédiatement prévenir tout l’équipage en hurlant : “Un homme à la mer !”

Étape 2

Le bateau doit être stoppé le plus vite possible mais aura toujours un temps de réaction plus lent, vous vous serez donc éloignés de la victime. Il est donc important qu’un membre de l’équipage ne la quitte pas des yeux. Si vous la quittez des yeux, il sera presque impossible de la retrouver.

Étape 3

Jetez également des objets flottants pour délimiter la zone au cas où vous vous éloigneriez trop, et d'autres auxquels la victime pourra se raccrocher. Enfin, essayez de lui lancer une ligne de jet pour faire le lien avec votre bateau.

Étape 4

Immédiatement après sa chute, un équipier devra appuyer sur le bouton MOB du GPS, qui signifie “Man Over Bord” (“homme par-dessus bord”, en anglais). Cela permettra non seulement à votre équipage, mais aussi aux secours, de définir un périmètre de recherche, puisque cela va enregistrer la position de l’accident. “Les navires à proximité reçoivent également l’alerte s’ils sont aussi équipés d’un MOB”, me raconte un membre de l’Institut Maritime de Prévention.

Étape 5

En parlant des secours, alertez-les au plus vite ! Lancez un appel MAYDAY sur le canal 16 de votre VHF. Les mots exacts à prononcer sont : “Mayday ! Mayday ! Mayday ! *le nom du bateau* Mayday ! Homme à la mer ! *la position* Mayday ! *le nom de bateau*.” Il faudra ensuite attendre une réponse des secours.

Étape 6

Il faudra ensuite réaliser la manœuvre choisie par le skipper afin de se rapprocher de la victime pour le sauver. Je vous en ai présenté deux différentes dans une prochaine partie. Une fois proche d’elle, il faudra arriver tout doucement auprès d’elle. Il existe un vaste débat pour savoir s’il est mieux d’arriver au vent ou sous le vent de la personne. Je vous conseille de plutôt arriver sous le vent pour éviter que le bateau la percute.

Dans le cas où elle serait consciente, on lui tend de quoi pouvoir grimper à bord, sinon ce sera à un nageur expérimenté de venir la récupérer. En eaux froides, l’hypothermie peut vite arriver, et donc la perte de conscience peut être très rapide.

Une manœuvre de récupération d’un homme à la mer par l’ENVSN (vidéo YouTube)

Une fois à bord, la victime est en état de choc et très probablement frigorifiée. Il est important de savoir quoi faire après le sauvetage, car elle risque l’arrêt cardiaque. Vous devez avoir des manipulations lentes pour ne pas la brusquer et ne surtout pas essayer de la frictionner pour la réchauffer. Ne la déshabillez pas mais rajoutez-lui une couverture par-dessus pour conserver sa chaleur.

4. Les manœuvres à réaliser

Dès le moment où une personne tombe à l’eau, le barreur doit réagir et mettre en place une manœuvre pour revenir auprès de la victime. Il est important que vous choisissiez celle avec laquelle vous êtes le plus à l’aise afin de venir au plus vite à la rescousse. La meilleure façon de savoir celle qui vous correspond est de vous entraîner ! De même, vous serez moins pris par la panique et le stress si vous la maîtrisez parfaitement bien.

Il existe de multiples manœuvres, mais je vais vous présenter les deux principales.

  • La manœuvre traditionnelle (en 8) est celle que vous apprenez en école de voile, pour passer votre permis bateau. Le voilier va avoir un tracé ressemblant à un 8, d’où son nom. Voici un schéma pour que vous compreniez bien.

schéma manoeuvre traditionnelle de sauvetage

Manoeuvre traditionnelle ou en 8 (schéma fait par Agathe) 

 
  • La méthode Quick Stop (“arrêt rapide”, en anglais) est plus récente et donc moins répandue que la première. Elle n’est pas recommandée pour les débutants puisqu’elle contient une étrape d’empannage (changer les voiles de côté en étant poussés par le vent). "C'est une méthode internationale qui mélange la voile et le moteur", m'explique Nicolas. "Elle n'est recommandée que pour un équipage aguerri !"

méthode du quick stop

Méthode du Quick Stop (schéma fait par Agathe) 

 

Il existe une autre méthode plus facile. Il s’agit de la méthode anglaise qui consiste à affaler les voiles et à n’utiliser que le moteur.

Mise en application des deux manoeuvres d’homme à la mer (vidéo YouTube)

 AvantagesInconvénients
Traditionnelle 
(en 8)
Préférable par mauvais tempsVirement de bord plus long
Quick StopTrajectoire la plus directe, ne s’éloigne pas trop (rassurant pour l’homme à la mer)Uniquement bien maîtrisé par les équipages expérimentés

5. Le comportement de la victime

Mais pendant tout ce temps où l’équipage se démène à bord afin de la sauver, qu’en est-il de la victime ?

Il est important de savoir qu’en eaux froides, le corps va se refroidir, c’est logique. Le sang va se diriger petit à petit vers les organes vitaux, tels que le cœur et les poumons, afin de les protéger au maximum du danger. Les autres parties du corps ne seront donc plus alimentées en sang et la victime va progressivement perdre sa mobilité. Une quantité insuffisante de sang dans son cerveau va finir par lui faire perdre connaissance et le marin risque de sombrer. Ce phénomène arrive plus ou moins rapidement en fonction de la température de l’eau. D’où l’importance du gilet de sauvetage et de vite lui lancer un objet flottant auquel s’accrocher !

Voici un tableau des réactions du corps en eaux froides, d’après les recherches de Transports Canada :

Température de l’eau
État de conscience
Chance de survie
> 27°CPas de perte de conscienceIllimitée
21°C à 27°C3 à 12 heures3 à 48 heures
16°C à 21°C2 à 7 heures2 à 40 heures
10°C à 16°C1 à 2 heures1 à 6 heures
4°C à 10°C30 minutes à 1 heure1 à 3 heures
0°C< 15 minutes10 à 45 minutes

La perte de conscience arrive généralement assez vite et c’est pour cela qu’il est nécessaire de maîtriser à la perfection la démarche à suivre en cas d’homme à la mer, afin de réagir le plus rapidement possible !

La première réaction d’un homme tombé à l’eau est de paniquer. Je conçois qu’il soit difficile de garder son calme dans ce genre de situation, mais plus vous bougerez, plus vous vous essoufflerez et refroidirez. Votre but est de conserver votre chaleur corporelle le plus longtemps possible !

Vous devez activer votre gilet de sauvetage et bouger le moins possible. La position fœtale est l’idéal dans ce genre de situation, puisqu’elle permet de bien conserver la chaleur. Positionnez-vous dos aux vagues et aux embruns et attendez sagement que l’on vienne vous chercher. De même, contrairement à ce que l’on peut penser, garder ses vêtements et chaussures apparaît comme une excellente solution contre le froid.

homme qui se noit

Ne faites pas comme lui à vous agiter, mais restez en position fœtale ! (photo Adobe Stock) 

 

Remerciements

Je souhaite remercier Nicolas, moniteur de voile aux Glénans, et l'Institut Maritime de Prévention, pour leurs explications et précieux conseils de professionnels.

Besoin d’un conseil ?
Lina experte de vos croisières
Le prénom est requis
Le nom est requis
L'adresse mail est requise
Le Numero de téléphone est requis
Avec Lina experte de vos croisières

Connectez-vous pour recevoir votre croisière personnalisée

Email invalide
Mot de passe oublié ? Mot de passe invalide, il faut au moins 8 caractères. Adresse mail ou mot de pass invalide Nous rencontrons un problème technique, merci d'essayer plus tard