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phare de jandia à fuerteventura

La maison du doute : sur les traces de Gustav Winter

Véronique Michel

Diplômée de l’Ecole du Louvre et titulaire de l'agrément de conférencier du Ministère du Tourisme et de la Culture, elle a travaillé pendant dix ans pour la galerie parisienne Marwan Hoss. Installée en Espagne depuis 1997, elle est chargée de conférences en Histoire des arts, cultures et religions du monde à l’Institut Français de Barcelone.

Un paysage inquiétant

Si en cette nouvelle année 2023 vous êtes en quête de paysages sauvages battus par les vents et animés par le rythme éternel des vagues océaniques, soyez les bienvenus à Fuerteventura, île des Canaries prêtant un flanc au silence du somptueux désert marocain et l’autre aux bouillonnements azur de l’Atlantique.

La côte nord-ouest de l’île se termine par la vaste presqu’île de Jandía, lieu conservant presque intacte l’atmosphère inquiétante des événements géologiques qui l’ont façonné. Admirer ce paysage du large, c’est prendre conscience que sous la coque du bateau qui vous y mène sommeillent les ruines vertigineuses d’un cratère volcanique. La ligne de côte, dominée par un rebord de la caldeira nommé le Pic de la Zarza (807 m), révèle une plage longue de 8 kilomètres de solitude totale, vacuité interrompue par la présence, à flanc de montagne, d’un hameau dégradé nommé Cofete, d’un cimetière marin dévoré par le sable et, à 1 500 m de distance environ, d’une étrange villa, ancrée dans cette vaste cuvette désertique.

Une question brûle systématiquement les lèvres de ceux qui la découvrent : qui a bien pu construire cette maison, dont l’isolement est considéré comme suspicieux ?

playa del viejo rey à fuerteventura
Fuerteventura : playa del viejo rey (source : Adobe Stock)

Un paradis, entre Guerre civile et Seconde Guerre mondiale

Dans ce lieu où la puissance de la nature en impose, siège la sculpture d’un homme, chapeau sur la tête, sac en bandoulière, accompagné de son chien. Il s’agit de Gustav Winter, personnalité incontournable de cette terre singulière et ancien propriétaire de la maison. D’incroyables histoires sont racontées à son sujet...

Né en Allemagne en 1893, Gustav Winter fait des études d’ingénieur en génie électrique. Diplôme en poche, il part travailler en Argentine puis décide de revenir en Europe, alors que la Première Guerre mondiale s’enclenche. Le paquebot sur lequel Winter voyage est saisi par les Britanniques. Emprisonné, l’ingénieur réussit à s’échapper et fuit en Espagne où il commence une nouvelle vie en construisant des centrales électriques à Madrid (1921), Saragosse, Valence et à Las Palmas de Gran Canaria (1924) où il occupe ses loisirs à découvrir ce paradis avec son voilier.

En 1937, alors que la Guerre civile gronde en Espagne, il découvre le panorama grandiose de Jandía. Coup de foudre ! C’est décidé, il y construira une maison de famille. Les travaux commencent entre 1937-38 sur la base d’un entrepôt agricole. Juan Miguel Winter Althaus, fils aîné de l’ingénieur, raconte y avoir passé des vacances inoubliables bien que la maison soit restée inachevée. Mais... né en 1952, il se bat aujourd’hui contre des rumeurs tenaces remontant à la sombre période de 1939 à 1945 qu’il n’a pas vécue...

gustav winter à fuerteventura
Statue de Gustav Winter et son chien (source : wikicommons)

Un lieu abominable ?

De quelle nature sont ces rumeurs ? Pendant la Seconde Guerre mondiale, « il est dit » que la maison de Gustav Winter aurait servi de base militaire aux nazis, en accord avec le régime franquiste allié d’Hitler. Thèse que conteste Juan Miguel Winter Althaus mais que soutient l’homme occupant la maison aujourd’hui, affabulateur pour les uns, défenseur d’une vérité pour les autres. Selon cet homme, la maison servait de lieu d’approvisionnement pour les sous-marins U-Boot allemands. Il affirme que la tour faisait office de phare, que des pièces du sous-sol de la maison ont des murs de deux mètres d’épaisseur et que certaines n’ont pas de fenêtres. Servaient-elles à reclure des gens ? à les cacher ?...

La machine à conspiration s’emballe. Selon certains dires, la maison n’aurait pas été une villa familiale... mais un bunker utilisé par des nazis, une "casa de los horrores" dotée d’une piste d’atterrissage (sur la plage), de salles de torture, d’un (sulfureux) laboratoire avec des tables d’autopsie... Sans parler de four crématoire et d’une caverne souterraine où deux U-Boot seraient encore amarrés... Pour résumer, Gustav Winter, agent du régime nazi, aurait accueilli de hauts fonctionnaires allemands en ces lieux stratégiques (les îles Canaries), sa maison servant de tremplin vers l'Amérique et/ou au ravitaillement de sous-marins du régime.

De son côté, la famille Winter lutte pour en finir avec ces histoires.

Où réside la vérité ? Impossible à dire. À vous de mener votre propre enquête ...

Meilleure idée : partez naviguer au large de la presqu’île de Jandía. Le paysage y est sublime.

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